La restauration de l'ACMA 125 1954
par Jean-François Bourque.
(le texte est tel que J-F l'a écrit, donc, attention aux formulations québécoises et aux mots en anglais.)


 

Début de l'histoire !
Depuis déjà quelque temps, Loran me parlait d'ACMA. Au début, ma question : c'était quoi ça? Il fallait savoir qu'ACMA était une construction sous licence de Piaggio, réservée uniquement au marché français. Et Loran qui pouvait m'expliquer tous les détails et les modèles des ancêtres, ces vieilles Vespa qui lanceront l’europe sur la voie de l’industrialisation comme pour suivre le pas de l’amérique déja rendue aux grosses voitures chromées et complètement équipées d’options inutiles. Mais voilà, j’en rêvais, celui de trouver une de ces veilles Vespa des années cinquante…mais aussi bien rêver puisque le Québec n'a reçu ses premiers scooters italiens qu'à la mi-cinquante. Trouver, ne serait-ce qu'une Allstate, c'était incroyable, mais trouver une ACMA? Ça jamais! Ça tient de l'impossible de mon côté de l'atlantique…

Mais voilà, un jour j'exposais mon Super 150 quand un vieux monsieur est venu me parler de sa Vespa. Une Vespa avec un guidon en tube chromé! Ahhhh! Comme celle-la? Alors que je pointais dans un livre sur l'histoire de la compagnie... Oui! C'est ça! Ouf, mon cœur a cessé de battre pendant quelques secondes, une veille vespa comme je les cherchais depuis un bout déjà! Mais le monsieur continua sa description, la mienne n'est pas Italienne, je ne connais pas les Vespa, mais je trouve ça bizarre qu'il soit inscrit Paris sur l'écusson!
(le choc nerveux! )
Une ACMA!!!
Pas au Québec, c'est impossible!!!!
Oui oui, c't'écrit dessus, ACMA Paris…merde…je dois aller voir ça au plus criss!

Je me tape donc une virée a Québec, la ville, la capitale..
Et sous mes yeux, une authentique ACMA!
Et merde, la plaque originale française y est en encore!
En plus de l'autocollant de la MAAF, dernière assurance, 1989, dites-moi que je rêve!

Ben non, je négocie un prix, 400 douleurs canadienne, et je retourne faire mes deux heures de routes qui séparent Québec de Montréal…
L'aventure commence! Je n'ai aucune idée à savoir dans quoi je viens de m'embarquer! Ça ne fait que commencer!

Alors la, vraiment, je me suis informé pour savoir si cette machine n'avait jamais été vendue officiellement au Canada, niet, rien. Au fait, on a eu des Douglas à la place, ce fut sûrement l'unique avantage d'être dans le dominion britannique…mais bon, c'est une autre affaire, ma Vespa, elle est franchouillarde d'un boutte a l'autre! Je ne peux pas croire que j'ai trouvé ça ici…après quelques recherches, je réalise donc que s'il y a au plus une vingtaine d'ACMA en Amérique, c'est beau! ….

La deuxième étape avant de commencer la restauration, je veux m'informer à propos des titres. Mon ACMA n'avait pas de papiers, pas d'enregistrement, pas de carte grise comme vous dites. Ici au Québec, c'est pratiquement normal, en général, les gens perdent leurs papiers au fil des années, mais bon, la procédure est de passer par la police et de faire vérifier les numéros pour savoir s'il n'y a pas de cas de vol…Puis si ce n'est pas le cas, la police te remet un document à présenter au bureau des enregistrements du Québec, la SAAQ pour utiliser le jargon local.
Et la SAAQ te remet donc sur preuve du document, un titre officiel... il ne restera qu'à passer un contrôle technique pour remettre le véhicule sur la route. Tout ça se fait dans le meilleur des mondes…Dans mon cas, voici ce qui arriva :

J'appelle un ami dans la police (chut, dites-le pas à personne! Pff), il se charge de vérifier les numéros de mon ACMA…Deux heures plus tard, je reçois un coup de fil d'Éric : désolé mon vieux, ton ACMA est volé!!! HEIN?????
Oui oui, le scooter a été volé en 1995, manque de chance, c'est toi qui l'as retrouvé, on doit le saisir et faire enquête. Merde... je viens de le perdre!
Juste avant que la police récupère le scooter, je prends le temps de le démonter en pièces, je vais garder certaines pièces rares et qui peuvent se perdrent facilement. La police vient chercher la balance de pièces et je vois mon trésor s'évaporer.

3 mois plus tard…
Je reçois un message du sergent Hétu de la police de la communauté urbaine de Montréal, département Vol et Recel. Moui, Monsieur Bourque, on a retrouvé le propriétaire original, un immigrant français. Il doit récupérer son scooter sous peu…au revoir..
Alors c'est fini! Je dois oublier tout ça…

Un, deux, trois mois…
Puis je reçois un autre coup de fil, encore le sergent hétu, cette fois, il nous lance un ultimatum, un mois pour récupérer le scooter sinon :
1-il me revient de droit (si le proprio ne vient pas réclamer et si je récupère la machine le jour même.
-ou-
2-l'acma se fait presser et est vendu pour la ferraille…

Finalement le proprio qui est à l'extérieur du pays demande à sa sœur d'aller chercher le scooter a la fourrière municipale. Le policier me rappelle pour me dire que c'est cuit, mais il me donne tout de même les coordonnées du français. J'apprends également qu'il a négocié les frais d'entreposage de la fourrière à 500$. J'entre alors en contact avec le proprio qui refuse totalement de me vendre l'ACMA.
On oublie tout ça…

Un an passe….
Pour l'eurovespa de 99 en Espagne, je décide de m'acheter un billet d'avion pour Paris et d'aller rencontrer Loran et ses amis du Vespa club. On devait descendre jusqu'en Espagne en scooter, mais ça c'est une autre histoire! J'ai les billets en main, je dois quitter dans deux semaines quand je reçois un coup de téléphone du proprio qui m'offre enfin l'ACMA. Mais le prix est ridicule, il est rusé et il a réalisé que sa machine était assez unique en Amérique : 1500$, je refuse, il raccroche…
3 jours plus tard, il me rappelle... cette fois, 1000$, je lui dis non, je suis prêt à donner 500$, pas plus... Il raccroche, puis me rappelle le jour même, Ok, 500, c'est final..
(500$ canadien, c'est 350 euros)
Je lui donne son 500$ et je récupère enfin l'Acma!!
Pis au regard de ce que le gars va me remettre, je m'aperçois que le guidon au complet est manquant. Ça me fout la trouille vu la rareté de la bête…mais bon, je vais sur Paris dans une semaine, ça tombe bien!
Puis sur Paris, Loran va m'aider à dénicher toutes les pièces que j'aurai besoin pour compléter la restauration…
Par la suite, j'aurai l'incroyable chance de connaître l'historique complète de mon scooter. Il a été vendu en 1954, dans la région de la Savoie, à Aix-Les-Bains, à un monsieur qui va utiliser son scooter pour faire les courses des gens du village. Il fera ça jusque dans le milieu des années 60. Puis il remisera son scooter jusqu'à sa mort dans les années 70. Début 80, le gars tombe la-dessus par hasard et négocie l'achat avec la succession. Nicolas va utiliser son scooter jusqu'à la fin des années 80. Puis il décide de déménager au Québec en laissant toutes ses affaires en France…Un peu plus tard, sa mère décide de le suivre et pour lui faire la surprise, elle mettra le scooter dans le conteneur... Cependant, au Québec, le scooter n'ayant pas fonctionné depuis quelques années, il ne réussira pas a trouver ses pièces ou des spécialistes de Vespa, elle restera donc entreposée jusqu'en 1995, année ou le scooter se fait voler et disparaît…elle finira par refaire surface en passant de mains en mains jusqu'à ce que je tombe la-dessus…



La restauration peut commencer.

Je vais offrir la carrosserie à un ami dans l'aviation qui va me refaire la peinture dans le ton parfaitement d'origine, c'est à dire un vert clair très pastel, celui des ACMA 54. Il me restait des pièces de la couleur d'origine, j'ai donc fait faire une association par scanner..
Le résultat est parfait, c'est exactement ce que je voulais.

Puis encore dans l'aviation (comme je suis mécanicien d'avion), j'ai donné la selle à refaire à un ami qui s'occupe de faire le rembourrage des sièges ultra luxueux des avions privés, il me fera la selle dans un cuir de qualité, des restants d'un projet sur un avion…
Le résultat est encore parfait! J'ai de bons amis..

Puis je peux m'attaquer à la partie mécanique.

Fourche : J'ai pris le soin de démonter toutes les pièces de la fourche, en fait, elles ont la même couleur que la carrosserie, sur le coup, je vais me faire une restau simple pour ne pas trop dépenser... le scooter m'a coûté assez cher, puis avec les pièces et le voyage sur Paris, mes coffres sont vides.
Au lieu de chromer toutes les pièces, j'ai plutôt repeint le ressort et l'amortisseur en gris aluminium. Puis j'ai changé les roulements de la fourche, le problème c'est que si on envoi la fourche au sablage au sable et qu'on laisse les aiguilles en bout de fourche, il se peut fort bien qu'au retour, tout ça soit manquant. C'est la gaffe que j'ai eu la chance de faire.
Sinon, rien de particulier, la fourche d'ACMA est pratiquement comme celle de tous les autres modèles..

Guidon : comme il était manquant, j'en ai trouvé un autre en France, il était rouillé, je l'ai refais chromer sur place chez un spécialiste sur Paris, la somme remonte à 400 FR, pour le guidon, les pièces qui se greffent au tube, et pour faire polir les poignées. C'est une somme totalement ridicule! Si vous saviez ici, j'avais eu la chance de faire estimer le chromage sur le guidon original, avant que la police parte avec. La somme remontait à 300$ (1500FR), la raison est que les chromeurs doivent recycler les produits et acides, les normes anti-pollution sont pas mal plus strictes ici, ça augmente les frais. Bref, même avec l'achat de la pièce et le chrome, j'ai réussi à économiser de l'argent.  
     
Moteur : Cette fois c'est moins lourd que sur mon Super, les joints spy à changer, le carbu à refaire, il manquait des pièces d'allumage (volant, turbine et cache cylindre). J'ai tout acheté ça en France sans problème. Maintenant, démonter ne demande pas d'effort particulier, par contre, sachez que le truc des roulements qui tombent de l'arbre d'entraînement primaire tient toujours (voir Super). Ensuite, en France vous pouvez trouver des disques d'embrayage de qualité fabriqués en amiante, ce qui est plus résistant que le liège, ce qui fut fait
Au niveau piston et vilebrequin, tout était OK, j'ai tout de même pris le temps de passer les pierres dans le cylindre pour refaire les rayures (meilleure lubrification). Le moteur a eu droit à un grand nettoyage, extérieur et intérieur puisqu'une épaisse couche de mélasse recouvrait les composantes de la transmission. Ensuite, niveau mécanique interne, rien de critique, toutefois, il peut être un peu difficile de réinstaller le vilebrequin du côté de l'embrayage, en fait, c'est le joint qui se retourne et coince, il faut donc faire un cône en papier autour de l'arbre, et le passer dans le joint. Puis une fois passé, vous retirez le papier..

 
     

Autre problème, c'est au ré assemblage des deux carters…Vous devrez vous amuser à retendre le ressort du kick sur le baril du kick, ce n'est pas facile quand on ne le sait pas. Regardez les photos, vous aurez sûrement besoin de vous fabriquer deux petits crochets. Un pour tirer sur le ressort pour le tendre, l'autre pour retenir le baril de tourner dans le carter.
Aussi, n'oubliez pas les deux minuscules ressorts à l'intérieur du baril de kick qui servent à forcer l'engrenage de kick de rester appuyée sur l'arbre secondaire.
Tout ça, ce n'est pas trop facile, mais prenez le temps.
Aussi, sachez que refermer les carters ne sera pas plus évident, le roulement du côté volant entre très serré sur l'arbre du vilebrequin. Il faudra taper gentiment jusqu'à ce qu'il descende et que les deux carters se touchent. Une fois tout ça refait, vous devez remettre les écrous et boulons en place. Pour ce qui est du kick, il reste à centrer le ressort a l'aide d'un boulon qui limite le mouvement. Pour ce faire, vous réinstallez le kick et vous tournez jusqu'à ce vous puissiez voir par le trou du boulon de stop, le créneau servant a recevoir ce boulon qui empêche le baril de tourner. Puis vous revissez le boulon en place..
Deuxième détail, il reste à réinstaller le sélecteur de vitesse, un autre bidule difficile à installer. Pour ce faire, vous devez descendre le kick complètement, puis vous allez voir une ouverture la ou justement le sélecteur s'installe. Il faudra aussi aligner la patte qui enclenche les vitesse via le cruciforme, puis tenter de glisser le sélecteur en place. Le sélecteur a alors deux utilités, il sert à changer les vitesses, mais aussi, sert de butée pour le mouvement du kick. Une fois le sélecteur en place, on libère le kick qui prend une position normale.

 
     

Les carters remontés, il est possible que le vilebrequin ne tourne plus. Normal, il faut centrer les roulements. Pour ce faire, un marteau de fibre ou de caoutchouc, puis tapez tout autour de l'arbre du vilebrequin côté volant magnétique, en cherchant a tourner le vilebrequin... Puis progressivement, le vilebrequin doit se libérer et tourner sans restriction… allez y gentiment avec les coups sur le vilebrequin.

Remontage des coiffes, ventilateur et tout le reste.

 
     

Niveau carburateur, rien a dire, c'est du Dellorto ou Gurtner, même chose, il est très simple et ne demande aucun ajustement, ne cherchez pas la vis d'ajustement du mélange, ça n'existait pas en ces années. Les joints sont disponibles en France, spécifiquement pour ces années.

Remontage complet :
Commencez par installer la gaine électrique, c'est déjà une criss de job….

Les câbles…

La galère totale, et vous ne pouvez pas y échapper si vous faites la totale, les câbles! Surtout lorsque la gaine électrique est en place!
Et moi qui croyais que le Super c'était de la m… Finalement, c'était une partie de plaisir, dans une Vespa plus récente, les câbles passent et glissent facilement dans le châssis, ce qui n'est jamais le cas dans une Vespa ancienne comme les ACMA. En fait, pour faciliter le montage, les câbles étaient installés dans les tubes qui traversent la coque à l'intérieur, puis les différentes sections de la coque étaient assemblées et soudées ensemble, réduisant le temps de production... Mais tout ça est merveilleux en usine, mais par la suite, changer les gaines de câble est un art! Alors franchement, certaines gaines comme celle de la poignée de gaz, il faut d'abord passer (avec pleine misère et injures de toutes sortes ), un câble ou les deux bouts sont coupés, Puis le truc est de faire glisser la gaine par le câble en place…Plus simple encore, il faut trouver un câble deux fois plus long que la gaine, et faire passer la gaine jusqu'à ce que le câble soit passé au complet, et on attache une butée de câble, qui va servir à tirer la gaine de haut vers le l'intérieur jusqu'au compartiment du carbu…sachez également que pour l'embrayage, la même m… s'applique, sauf que cette fois, double m…, la gaine doit sortir par le petit trou du tube a gauche (visible sous le klaxon), et doit descendre dans le châssis pour sortir dans le trou sous la coque…
Autre détail a savoir, vous devez avoir assez long de câbles et gaines pour rejoindre les commandes au moteur. Ca semble anodin, mais sachez que les gaines et câbles normaux de PX ou 60-70 ne seront pas assez longues pour les ACMA des années 50. Dans mon cas, j'ai acheté des câbles et gaines de vélo tandem, disponibles dans des magasins de sport.
Autre détail important, les câbles d'embrayage et d'accélérateur se croissent dans le guidon, a l'intérieur dans la région du phare…Il faut donc faire sortir la gaine de l'embrayage dans le tube a droite de la coque, et celui de l'accélérateur, dans le tube gauche. N'oubliez pas les passes câbles, ces petits embouts en caoutchouc.
Voilà pour les câbles, bonne chance! Une semaine de plaisir!

Ensuite, remontage du guidon, qui doit se faire en même temps que les branchements des câbles. C'est tellement plus simple après tout le trouble que vous avez eu avec les câbles…

Installation du moteur dans le châssis :
Là dessus, Première chose à faire, avant tout! C'est de remonter la suspension double en place sur le moteur, PAS SUR LE CHASSIS, sur le moteur, c'est vraiment plus simple, sinon si vous vous amusez à réinstaller le ressort et l'amortisseur sur le châssis en premier, pour installer ces deux pièces sur le support du moteur, vous aurez besoin d'un ou d'une amie qui devra mettre tout son poids dans la balance et tenter de compresser le ressort pour vous permettre de visser les deux longs boulons par en dessous de tout ça…Oubliez ça, sur une table, le moteur nu, la suspension se remonte complètement détendue, assez facilement. Puis pour remettre tout ça en place sur le châssis, un collègue vous aide à soulever le châssis et à le descendre directement sur le moteur. Les deux boulons qui tiennent la base moteur, puis les deux autres boulons qui tiennent le haut de la suspension. D'ailleurs, ces deux boulons auront une double utilité, celle de servir aussi de point d'ancrage pour le support a bagages a l'arrière…mais n'installez pas ce support tout de suite..
 
     
Le réservoir d'essence :
Dernier élément a remonter, il se glisse en place, faites ça après avoir fait tous les branchements sur le carbu, après être certain que le câblage électrique ne demande plus aucun travail… Vous installez en place le réservoir et son joint de coque... Puis à ce moment la, vous pourrez réinstaller le support a bagage arrière... Ensuite, vous avez deux petits clips incorporant deux petites butées en caoutchouc, cela va écraser le réservoir sur place lorsque vous allez réinstaller la selle et ses deux ressorts…
Sur un modèle 55, c'est un peu différent, c'est en fait le support arrière et un gros bloc en caoutchouc qui prend la relève pour retenir le réservoir en place.
 
     
Remontage des baguettes de plancher. Si vous êtes chanceux, vous avez ces baguettes originales des ACMA, c'est à dire d'une seule pièce avec les bouts pointus... sinon, vous devez vous tourner vers les baguettes italiennes.. (embouts séparés chromés). Cela dit, dans le neuf, ce n'est plus disponible, il vous reste l'option (ce qui fut mon cas) d'acheter des baguettes repro de Rally/Sprint.. Vous aurez alors besoin de deux jeux de baguettes, puisqu'il y a 9 baguettes sur les ACMA/vespa et 6 sur les Rally/GTR ou Sprint…les baguettes de rebord de plancher dans le jeu prennent le bord des poubelles pour ne garder que les autres. Vous aurez ensuite à les couper de la bonne grandeur et de les tordre pour reprendre la courbe du plancher de votre ACMA.. Voilà ce que j'ai eu à faire. Pour ceux qui aiment bricoler, c'est amusant et ça se fait très bien..  

Remontage des pneus, j'ai installe la-dessus des Continentals 350-8 a flanc blanc, c'est plus joli, mais pas mal plus salissant aussi…Le seul conseil au niveau des roues, c'est de gonfler légèrement la chambre à air avant de rassembler les deux sections de la roue. (question de ne pas coincer la chambre), demandez à Loran, même un pro réussi à percer des chambres! J'ai raison Loran?? ;-)

Remontage de la béquille (qui fut repeinte de la même couleur que la carrosserie).
Mon unique conseil, elle est fine, belle, la béquille des ACMA, mais si vous laissez vos amis s'asseoir sur le scooter reposant sur sa béquille, je vous garantie qu'elle va se déformer. Ce qui est déjà mon cas

Et voilà, le scooter est remonté, il ne reste que les petits détails comme l'installation de l'insigne Vespa avec les petits rivets. Ma technique est simple, vous prenez un boulon à tête ronde ou bombée, puis vous percez un minuscule petit trou, vous polissez la tête du boulon, et cela vous servira de bouterolle pour écraser les rivets a têtes rondes. Vous demandez à un ami de tenir la masse du côté à écraser du rivet (pas à l'avant), et aussi étrange que ça puisse paraître, vous devez taper avec un marteau à l'avant, sur la bouterolle… (pas trop fort, les rivets sont très mous) c'est en fait le mouvement de retour de la masse qui va écraser les rivets...Principe direct du rivetage dans l'aviation.

Et en théorie, c'est tout…Mon ACMA est remonté complètement à neuf. Il ne reste que le démarrage. Pour mon scooter, après une remise à neuf aussi complète, il démarra du 2e coup... Par contre, ce ne fut que de très courte durée, en fait, lorsque j'ai fais nettoyer le réservoir au jet de sable, même après un grand rinçage, il restait du sable fin qui est allé bloquer les crépines à l'intérieur de la soupape…Le scooter fonctionnait 5 minutes et étouffait. Un nettoyage du réservoir et de la soupape a réglé le problème…depuis je lui ai fais faire un bon 2000 Km sans problèmes..

Pour ceux qui pensent faire de la vitesse avec ça, oubliez! , C'est hyper lent, le moteur siffle et les vitesses se changent dans un grand Schlack! La vitesse maxi se rapproche des 65 km/h dans les meilleures conditions, sur la route, le freinage est horrible, la tenue de route très légère. Mais sachez tout de même que c'est hyper confortable et il faut avoir l'attitude Relax, que rien nous dérange, pas même les voitures qui nous poussent dans le cul…mais bon, je ne sais pas pour la France, mais ici au Québec, une Vespa ne passe pas inaperçue, nous sommes des OVNIs de la route, alors comme l'ACMA est lent, on a tout de même la chance d'être vu et observé par les gens qui suivent…
Et pensez que vous n'avez pas de feux stop pour ces gens qui râlent en arrière de vous…

Même au niveau fonctionnement, le moteur à ses caprices. Ce moteur fonctionnant sur le principe du piston porté, est très capricieux au démarrage, il ne sert pratiquement à rien de tirer sur l'étrangleur dont le levier est situé sous le siège, l'amorce sur le carbu suffit... Par contre, vous devrez toujours vous y prendre à 3 ou 4 coups pour démarrer ça, il démarre normalement du 2 ou 3 coups de pied, mais ne tient pas le ralenti plus que quelques secondes avant d'étouffer, c'est normal, tant que le moteur n'est pas chaud, il est difficile de le garder vivant. (après une minute tout redevient normal).. Puis à chaud, même problème, cette fois, il a tendance à se noyer assez facilement. Un coup de pied de démarrage sans aide n'est pas toujours suffisant pour le démarrer à chaud, il faut donner une légère ouverture avec la poignée des gaz. Mais pas trop sinon il se noie. Il faut apprendre à maîtriser cette machine, puis après elle démarrera du premier coup sans aucun problème…

Mais bon, tout ça fait le charme de ces vieilles machines…j'adore mon ACMA et c'est sûrement ma plus belle pièce…
Voilà qui termine cette histoire de restauration. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, je ne conseille pas la restauration de ces Vespa à des débutants, elles ne sont pas faciles, vaut mieux commencer sur une Vespa plus récente dans le genre Vespa Primavera, Sprint ou GTR, mais un jour ou l'autre, si vous vous sentez prêt pour l'aventure, n'hésitez pas. Cette Vespa, vous pourrez vous l'offrir pour le plaisir de restaurer et pour posséder une part de l'histoire de votre région. Mais ce n'est malheureusement plus un véhicule à utiliser au quotidien. Bonne raison pour les conserver et en prendre soin pour qu'elles puissent vivre un autre 50 ans, cette fois plus tranquillement..
Bonne chance.
J-F
Montréal, Québec

Liste des pièces neuves :
-Pochette de joints spy
-Pochette de joints de carter et feutres de carbu et de kick
-disques d'embrayages
-Joints d'ailes
-Housse de selle
-Baguettes de plancher
-Pneus à flanc Blanc Continental
-Passes câbles, gaines extérieures grise pour cacher les câbles
-Commodo neuf original ACMA
-Harnais électrique complet neuf
-poignées de guidon
-set complet de câbles
-pattes de béquille

Pièces remplacées ou manquantes au début :
-Cabochon de phare arrière
-cerclage de phare avant
-lentille de speedometre
-cerclage chrome du speedometre
-support de roue de secours
-3e roue
-guidon complet
-cache cylindre et turbine.

Le tout pour un total de 4000$ Canadiens (20 000 FR)
Le gros des coûts est passé à l'achat, à la peinture et à mes frais de recherche sur Paris (billet d'avion inclus)

Pis pour ce qui est de Paris, dieu merci, je suis encore vivant.
Si vous venez à Montréal et que vous vous trouvez un scooter, vos chances de survie sont nulles si vous gardez le même rythme de conduite !

Bonne restauration ou bonne route en Vespa...

J-F Montréal, Québec

commentaire ou questions à adresser à Jean-François


Pour en savoir plus sur l'ACMA 54 et les autres vespas.


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