Lambretta Li 125 Serie 3
de Fred

frederick.bordelanne@vespalambretta.org

 

Une petite précision : avant de se lancer dans les travaux ; il faut disposer d’un espace «bordelisable» pendant au moins trois-quatre jours, moi j’ai essayé de bricoler en douce en rangeant tout chaque soir, laissez tomber, on passe 65% du temps à ranger et à nettoyer, 35% à bricoler effectivement. Si certains ne voient pas trop ce que je veux dire, je met simplement cette photo à droite, prise lors de la confection de la selle (alors imaginez ce que ça donne quand on travaille sur un moteur ou une fourche !!).

Alors là-dessous je vous met " au kilomètre " ce que j'ai fait (ou essayer de faire…) sur ce bon vieux Lammy :

 


Si ma mère voyait ça...

 

Confection d'une selle "especial"

 

"En fait les selles d'origine sont creuses, avec une armature métallique de 7,8 kilos...Quand j'ai vu la taille de l'armature, j'ai décidé de fabriquer carrément une selle différente."

Ça consiste à un empilage présenté sur la photo : en bas il y a la planche en bois qui sert de support aux charnières et au velcro (pour bloquer l'arrière de la selle). Cette planche je l'ai mouillée à la vapeur un paquet de fois, et sanglée sur la coque du Lamy pour être sûr qu'en séchant elle épouse au mieux les formes (et il y a un paquet de courbes, dans tous les sens).Une fois que j'ai eu la planche en forme, j'ai découpé à sa dimension des couches de mousse (6 au total) en les empilant (juste au dessus de la planche de bois sur la photo). Comme la planche est courbe, quand tu empiles les couches de mousse entre celle du bas et celle du haut il y a comme un décalage, donc je les ai cousues ensembles (juste 3-4 points pour qu'elles restent bien solidaires), et je les ai retaillées au cutter, en leur donnant une forme bien homogène (en arrondissant le profil, pour que ça épouse au mieux les fesses..).
Tu te retrouves avec une belle galette, dont les formes commencent à ressembler à une selle (et plus à une grosse brique).

Tu découpes une mousse fine de 3-5 mm d'épaisseur à la même forme que le dessus de la selle, en laissant un peu de rabbe sur les bords, tu coupes une bande de mousse qui va faire le pourtour de la selle, et tu commences à coudre ces deux morceaux ensembles (ça donne l'espèce de bloc jaune en haut de la photo).
Ça finit par donner une housse de selle en mousse, il faut ensuite découper le skaï pour qu'il recouvre cette couche de mousse, et pis coudre le skaï.
Je n'ai pas hésité à faire une housse en skaï trop petite, il vaut mieux que le skaï soit tendu que plissé, ça fait nettement plus joli.
Une fois les couches de mousse enrobées dans le skaï, on agrafe ce sandwiche sur la planche en bois, on coupe un panneau de skaï à coller sous la selle (pour masquer les agrafes) et le tour est joué. Dans la planche en bois j'ai découpé une fenêtre carrée pour la trappe à essence.

 

la composition

De Bas en Haut :
- La planche de bois avec la découpe pour la trappe à essence et les charnières.
- Les épaisseurs de mousse verte, avec une dernière couche de mousse jaune.
- La "sous-housse" cousue en mousse jaune
- La housse en skaï noir, avec un liseré bleu ciel.

 

 

Temps nécessaire :

Comme toujours, je serais plus rapide aujourd'hui, car on apprend sur le tas au début.

Disons qu'en deux soirs devant deux films à chaque fois, on doit pouvoir couper et coudre la selle.
Ce qui m'a pris pas mal de temps, c'est de couper la planche de bois servant de support, d'adapter les blocs de mousse dessus, de monter des charnières, de fabriquer la "sous-housses" en mousse fine pour donner cette aspect bien tendu et lisse. Après on tend bien le tout et on agrafe tout ça à la Rocafix (10 minutes et c'est sympa, on fait plein de "Cht'ac cht'ac" en enfonçant les agrafes).

 

la selle
Et voilà le sandwich, tout habillé de skaï.

le passe-poil
Pour énerver les maniaques, un détail sur le raccord du liseré, et encore c'est du vite fait.

 

Pour les matériaux :

Les épaisseurs de mousse dure, matelas de camping Décathlon 8mm d'épaisseur, 39 francs.

Divers bouts de mousse de récup', mais on peut en acheter dans les magasins qui font les matelas, oreillers et souvent vendent de la mousse à la découpe. L'idéal c'est de la mousse de 3-5 mm d'épaisseur, qu'on va vas coudre pour faire une "sous-housse" et qui donnera un aspect tendu et propre au skai, sans trace des épaisseurs qui sont en dessous.

Pour coudre le skaï, mieux vaut acheter des aiguilles à tête triangulaire dans une mercerie, elles sont costauds et étudiées pour coudre de fortes épaisseurs. Le dé à coudre c'est pas idiot, c'est chiant à utiliser mais ça évite les trous dans les doigts (m'en suis fait un paquet).

Le skaï existe en deux sortes, avec une sous-couche textile dure, c'est un skaï pas super beau et très (trop ?) rigide, et avec une sous-couche plus souple, genre coton, et le skaï est même extensible, par-contre il est plus fragile mais ressemble beaucoup plus à du beau cuir, c'est celui que j'ai utilisé.Pour le passe-poil (le liseré bleu clair), une corde à linge, enduite de colle néoprène et plaquée dans une bande de toile cirée pour cuisine, toute bête (pas trop mettre de néoprène sinon la toile cirée fond littéralement sur la corde).

 

vue arrière

Vous connaissez une fille qui pourrait résister à un siège pareil ?

 

 

Pour trouver tout ça (sur la région parisienne) :

Skai, Aiguilles et fil Nylon plutôt costaud : Le Marché Saint Pierre, vers Pigalle (c'est un grand magasin rétro avec parquet et cuivre, caisses à l'ancienne, plein de vieilles dames dignes ;-) )

Mousse : à la sortie du métro Pigalle, dans la petite rue qui monte et qui mène au marché Saint Pierre, il y a un petit magasin qui vend des oreillers et la mousse à la découpe. Sinon pour la mousse épaisse, tout Décathlon (comme Avenue Wagram par exemple).

Corde à linge (en polypropylène de 4mm de diamètre) et colle néoprène, dans un Leroy Merlin (Genevilliers) ou un Casto (Sartrouville), on choisit, la corde se trouve dans le rayon où on vend les chaînes, les sangles et les câbles au mètre.

   

 

Pour les prix, de mémoire :

Skaï : 100cm par 160cm de large : 40 Francs pour chaque type de skaï
Toile cirée : dans les 20 balles le morceau de 50cm par 160cm
Corde : 20 balles ?
Aiguilles : un jeu de 5 (coudées, courbées, etc..) 25 francs (les "Bohin" elles sont bien).
Mousse : le tapis à 39 francs chez Décathlon, 0.8 par 2 mètres.Acheter un bon cutter ou au moins des lames neuves pour faire des découpes propres.

Pour marquer à l'envers du Skaï, rien ne vaut un bon vieux Bic...Pour assembler les morceaux de skaï, on prend l'envers du dessus de selle, on lui rapporte le liseré bleu, on plaque ensuite l'envers de bord de selle, on monte tout ça, toujours à l'envers, avec des épingles, et on commence à coudre, toujours à l'envers. Une fois qu'on a fait tout le tour de la selle, on retourne et hop ! un housse de selle neuve. (Pour ceux qui se seraient enduits d'erreur à la lecture d'envers et de dessus, y'a toujours moyen de me demander des explications plus claires par e-mail)

On se trouve avec du rabbe, mais ça peut toujours servir pour une housse de selle ou de roue de secours...

Tout est dit.

Pour le bois qui vibre et qui abîme la peinture, ça devrait aller, car le dessous de la selle est recouvert de skaï doux et tendre, et puis la selle est tenue à l'avant par deux charnières, et à l'arrière par un gros velcro.Je voulais du contreplaqué marine, qui résiste très bien aux intempéries, mais dans le magasin de bricolage ils avaient que dalle, juste du contreplaqué bien merdique, je lui donne un an ou deux, surtout que je l'ai mis en forme comme du chewing gum, à tous les coups s'il se gorge de flotte, il va changer de forme...

 

le résultat

Vu comme ça, vous remarquerez que la petit écope de carbu placé à l'avant de la selle est passée à la trappe (pas impossible que je refasse une selle avec un grille à l'avant, histoire de canaliser un peu d'air frais pour le carbu, mais bon, faut déjà que j'use cette version de selle...).

 

 

Compteur digital

Vous noterez la Vmax enregistrée : 264.7 km/h ; y'a pas de triche possible avec l'électronique !

 

Non, ce n'est pas de l'accessoire british, c'est du made in Fred !

Ce qu'il vous faut : un compteur digital de vélo comme les Sigma qui sont biens et pas chers, en plus du label " made in Germany ", ce qui fera au moins un accessoire électrique fiable sur le Lambretta !! (blague purement injustifiée, le mien ne m'a jamais posé de problème).

En outre il faut du plastique, de la colle, des fils, du papier, une imprimante, de la délicatesse et de la finesse.

Qu'est ce que c'est que ce paquet de scoubidou, vous demandez-vous ?
Alors d'origine il y a deux bouton sur le dessus du compteur, qui sont reliés au circuit imprimé. Pour faire fonctionner "à distance" ces deux boutons, il faut tirer des fils hors du boîtier, que l'on branchera ensuite à des boutons externes.
Heureusement les deux boutons partagent un un fil commun (en tout cas chez Sigma), donc il ne faut sortir que trois fils (2 jaunes et un gris sur la photo). Ensuite il y a deux contacts sous le compteur, qui entrent en contact (c'est le cas de le dire) avec le socle du compteur, qui est normalement fié sur le guidon du vélo.

Comme le socle n'est pas utile, j'ai viré ces deux contacts et au travers des trous laissé par lesdits contacts, j'ai fait passer deux fils noirs, ce qui nous fait 5 fils au total !! deux jaunes et un gris pour l'utilisation du compteur, et deux noirs pour le capteur de roue.

 

 

Légende (bien utile, n'est-ce pas ?) :
- La plaque blanche, c'est le fond de barquette, elle sert à maintenir le compteur LCD bien en place.
- Le bloc noir, c'est le corps du compteur LCD, collé à la plaque blanche avec un pistolet à colle.
- Au bas on voit les fils qui serviront à "piloter" le compteur LCD, sur le dessus on voit les deux fils noirs qui iront vers le capteur de roue.

 

Le fond de compteur blanc, c'est le fond d'une barquette de mousse de foie de canard Fleury Michon, en plastique blanc. Et le biseau qui borde le bord de l'écran LCD, c'est allé tout seul : un bon cutter, on fait gaffe à ses doigts et le tour est joué...

La décoration de compteur est faite sur du papier classique (80gr). Téléchargez ici le fichier.

 

On voit bien ici la plaque blanche, le biseau, et l'inclinaison du compteur. (pour mettre ensuite une petite lumière la nuit : " the final touch of class " !!

 

Comment ça tient tout ça ?

D'origine, le compteur à aiguille et la glace plastique sont maintenus ensembles par un joint en caoutchouc blanc, et ensuite un cadre métallique plaque le tout contre le logement du compteur.
Il suffit juste d' échanger le compteur d'origine à aiguille par le nouveau système, remettre le joint en caoutchouc et tout serrer avec le cadre métallique, ça tient nickel !

(Sur la photo, il manque le joint blanc qui fait le tour de la glace).

 

La on voit l'ensemble compteur LCD-plaque blanche + fond de compteur + glace plexiglass tout assemblé (avec un petit bout de scotch pour commencer).

 

Et voilà le produit fini (enfin presque, depuis le dessus de guidon s'est entièrement fait déchromer et polir).

 

 

Tomber la fourche
Objectif : une fourche de Lambretta lisse comme un oeuf, avec une pénétration dans l'air optimale
(et pis surtout un top look d'enfer à mort).

 

Sur la photo de droite, vous pouvez admirer une fourche presque d'origine, avec des support d'amortisseurs externes merveilleusement soudés par l'ami Bonekar (www.bonekar.com). Vu la longeur des renforts, je suis pas trop inquiet pour la rigidité de la fourche. Dans les détails, on remarquera la belle sous-couche couleur Pistache (couleur d'époque), et les supports inférieurs d'amortisseurs, qui sont fixés sur les bars de suspension.

 
     

Là on peut voir la même fourche, j'ai simplement brossé la rouille, et j'ai mis une bonne couche de peinture pour être sûr que le support soit sain.

 
     

Non non non, c'est pas du Boursin, c'est du bon vieux Syntofer. Dans l'idéal j'aurais tout passé à l'étain ("à l'ancienne"), mais bon, c'est pas très pratique à faire dans un petit studio (la tapisserie s'enflamme pour un rien). Inutile de préciser qu'on est parti pour un paquet de mastiquage / ponçage…Au début j'en avais tellement marre, que je prenais une rape à bois pour aller plus vite.

 
     

Là on est dans les intermédiaires : le haut est bien entamé, mais il manque encore quelques couches sur le tube de fourche.

 

 

Pour le plaisir, on comparera les fourreaux gauche et droit sur les deux photos.
 

 

 

On sent comme un léger mieux….

Et j'ai poncé, mastiqué, poncé, mastiqué.

Ah oui, j'ai peint aussi, et j'ai reponcé au Papier 600 à l'eau, et repeint, etc…

Elle est toute lisse, tous les raccords de soudure sont gommés, ainsi que les emboîtages divers et variés.

 

La différence de teinte entre une couche et 5 couches :
 

 

 

Tambour et Flasque Avant

 

Mon souci c'est que j'ai reçu ces pièces de chez AF Rayspeed en Angleterre, et leur finition était loin de me satisfaire, donc j'ai commencé à mettre un coup de ponçage, un coup de pinceau, et puis je me suis dis que ce serait plus joli poli, et là le doigt est resté coincé dans l'engrenage…

D'abord la flasque est arrivée avec deux trous absolument inutiles et carrément embêtants, car ils laissent passer toutes les saletés à l'intérieur du tambour, donc j'ai découpé une fenêtre dans la flasque, pour la remplir ensuite avec un fin treillis métallique (moustiquaire Inox from Castorama).Un petit gros plan sur la découpe de la fenêtre :

 

La fenêtre est découpée, j'ai commencé à poncer la flasque, tout ça avec la ch'tite Dremel.

 

Avec un peu de polissage, ça donne une roue comme celle de droite :

 

 

Et puis le tambour n'en parlons pas , il est arrivé Vert Pistache, avec une peinture d'avant-guerre (la Grande, celle de 14). J'ai pensé à polir une bout, puis à laisser les ailettes peintes, et me voilà parti dans encore plus de boulot ;

 

 

 

Les Scoots on parfois des surnoms, je pense que le mien va s'appeler "Saint Graal"…

Pour la suite, mettez vous l'eau à la bouche avec les ch'tites vignettes
(ça prend du temps de taper tout ça !) :

 

Tout se polit, même les amortisseurs !

 

ça c'est de la culasse de course.

 

L'est pas beau, ce petit piston à moitié préparé ?
En route vers les 12.000 tours !

 

Une descente de klaxon : la gauche est polie, la droite est.... d'origine.

 



A plus,
Fred


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